Amélioration de la compétitivité des filières agricoles comoriennes à haute valeur ajoutée dites d’exportation et de la filière maraichère

Date de mise à jour : 29 janvier 2024

Dans le cadre du projet AFIDEV, le Cirad est aux côtés d’Expertise France et de notre partenaire scientifique et technique de longue date l’Institut national de recherche en agriculture, pêche et environnement (INRAPE) pour les accompagner dans l’amélioration de la compétitivité et l’organisation des filières agricoles à haute valeur ajoutée dites d’exportation (telles que la vanille, l’ylang-ylang, la girofle) et de la filière maraichère aux Comores.

Un appui aux filières comoriennes à haute valeur ajoutée (vanille, ylang-ylang, vanille) et à la filière maraichère

Financé par l’Agence française de développement (AFD) dans le cadre du Plan de développement France-Comores (PDFC), le projet AFIDEV a pour objectif d’améliorer la compétitivité, l’organisation et la diversification des filières agricoles à haute valeur ajoutée dites d’exportation (vanille, ylang-ylang, girofle). Le projet doit contribuer à augmenter les volumes et la qualité des productions, tout en améliorant les revenus des acteurs et en facilitant l’accès à l’emploi.

Un appui à la filière maraîchère est également prévu afin d’améliorer les moyens de subsistance des Comoriens et contribuer à la durabilité des productions maraichères, mise à mal par l’usage important de produits phytosanitaires de synthèse.

Un accompagnement scientifique et technique du Cirad sur plusieurs sujets

Le Cirad apporte au fil de l’eau son expertise scientifique et technique afin d’apporter connaissances et recommandations sur la base de diagnostic sur les composantes suivantes du projet :

  • Appui à la transformation et au conditionnement.
  • Recherche sur les productions à haute valeur ajoutée et maraichères.
  • Appui à une production agricole ciblée sur les filières de rente.

Le Cirad mobilise ses experts sur des sujets techniques qui sont:

L’identification des risques sanitaires et propositions de solutions de contrôle et de lutte (biologique ou raisonnée)

♦ Sur Vanillier,

  • Un premier diagnostic phytosanitaire (Inventaire des bio-agresseurs et bio-écologie) est réalisé.
  • Un plan de production de boutures saines à l’INRAPE et en lien avec les CRDE (Centres ruraux de développement économique), basé sur l’évaluation des attentes et des capacités pour produire des plants sains qui seront mis à disposition des agriculteurs est proposé.
  • La multiplication de matériel sain assurée par l’INRAPE est envisagée sous serres avec la production de lianes de vanillier assainies dont la qualité du matériel ainsi multiplié sera testée.
  • Des moyens de lutte biologique (recherche de parasitoïdes) seront envisagés en fonction du diagnostic fait (présence ou pas de cochenille) et testés dans le cadre d'expérimentations.

Une première mission de terrain a été réalisée par Michel Grisoni (expert de la Vanille, Cirad) en septembre 2023.

Ce travail est également réalisé sur les cultures maraichères les plus fréquemment rencontrées (chou, tomate…) avec :

  • Un inventaire phytosanitaire des pestes observées.
  • Le recensement de techniques de lutte biologique existantes.
  • La mise en place d’expérimentations pour la mise à l’échelle de ces techniques aux Comores (lutte biologique ; techniques physiques).

Deux missions de terrain ont été réalisées par Philippe Ryckewaert (chercheur en entomologie, Cirad) respectivement à Anjouan (septembre 2023) et à Grande Comore (novembre 2023).

L’amélioration des itinéraires technico-économiques de production et de la qualité des produits

♦ Pour le giroflier, plusieurs dimensions seront abordées :

  • Une recherche de qualité améliorée des clous de girofle le long de la filière avec notamment le repérage par enquête auprès des agriculteurs des trois iles de « variétés », d’écotypes ou d’arbre « plus », l’évaluation de la pertinence de ces sélections empiriques (diversité génétique, chémotypes) et une analyse de la maitrise des conditions de cueillette, de séchage et de tri des clous de girofle, en s’appuyant sur les pratiques en cours et les innovations identifiées dans un précédent travail.
  • Une analyse par comparaison des différents modèles économiques existants de coopératives (agriculteurs indépendants, coopératives « PNUD », COPREM après trois années de fonctionnement…

Pour les cultures maraichères, un diagnostic des systèmes maraichers des trois îles sera réalisé afin d’analyser les besoins, de les prioriser en terme de réponses à apporter et d’identifier les partenaires à impliquer.

La mise en place des conditions d’une valorisation des produits sur la base de leur origine et de la qualité

L’Union des Comores a signé les accords révisés de Bangui de 2015 et bénéficie du cadre réglementaire de l'OAPI (Organisation africaine de la propriété intellectuelle) pour enregistrer des Indications Géographiques (IG).

Accompagner et renforcer les compétences des cadres techniques des institutions et organisations comoriennes et des producteurs dans la mise en place de ces potentielles IG est une étape importante. Il existe en effet une demande importante des professionnels et de leurs organisations pour mettre en place un système de garantie pour maintenir la qualité des produits. Elle concerne l’ylang-ylang et la vanille. Cette demande est confirmée par les représentants de l’OCPI (Office comorien de la production intellectuelle), qui est la structure nationale de liaison de l’OAPI aux Comores.

Les deux objectifs de cette activité sont :

  • Le renforcement des capacités des structures nationales pour l’instruction des IG en Union des Comores et pour l’enregistrement auprès de l’OAPI.
  • L’accompagnement des filières ylang-ylang et vanille dans la démarche de reconnaissance des produits pour l’élaboration des cahiers des charges et des plans de contrôle et la définition de plans de communication.

Ainsi une étude de faisabilité d'enregistrement des IG évaluant les forces et les faiblesses pour leur mise en place sur les produits concernés par AFIDEV est envisagée avant d'engager le travail collectif d'élaboration du dossier de demande d'enregistrement des produits sous IG auprès de l'OAPI.

Intégrer la certification bio et évaluer les modalités de certification alternative adaptées aux conditions des producteurs sont également envisagés. Ces modalités élargies incluront potentiellement le girofle.

Sur les différents sujets évoqués plus haut et en parallèle, nos experts seront amenés à développer des supports et de modules de formations qui permettront aux acteurs de la profession agricole de disposer de savoirs de qualité, fiables, accessibles à tous.

De plus, le Cirad appuiera l’INRAPE (Institut national de recherche en agriculture, pêche et environnement) dans son projet de développement de compétences notamment en matière de santé végétale. 

A suivre !

Cette étude est financée par l’Agence française de Développement (AFD) sous maitrise d’ouvrage d’Expertise France (EF).

Date de mise à jour : 29 janvier 2024